John Steinbeck – Les raisins de la colère

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Aujourd’hui, place à la relecture des classiques ! Les raisins de la colère (présenté ici dans la collection Folio) est un ouvrage majeur de John Steinbeck, qui vaudra à son auteur le prix Pulitzer en 1940 et le prix Nobel de littérature en 1962. Sur fond des années 30, dans le monde rural de l’Oklahoma,  je vous invite à découvrir ou redécouvrir la famille Joad et son exil vers une terre meilleure… Un récit fort et poignant…

Tom Joad, l’un des fils de la famille Joad, revient au pays après quatre années de prison. Le pays ? C’est l’Oklahoma, une terre que les paysans sont obligés de quitter, poussés par les tempêtes de poussière qui assèchent toute la végétation, mais aussi par les banques qui envoient des tracteurs pour remplacer les métayers. Une terre magnifiée par Steinbeck, qui pourfend l’évolution de l’agriculture de son pays :

Mais l’homme-machine qui conduit un tracteur mort sur une terre qu’il ne connaît pas, qu’il n’aime pas, ne comprend que la chimie, et il méprise la terre et se méprise lui-même.

Revenons à la famille Joad : les grands parents, l’oncle John, les parents (Pa et Man) et leurs enfants (Noah, Tom, Al, Rose de Saron, Ruthie et Winfield). On suit leur exil, dans le déchirement de quitter cette terre et leur maison :

Comment vivre sans nos vies ? Comment pourrons-nous savoir que c’est nous, sans notre passé ?

Des prospectus distribués dans la région vantent la Californie, terre nourricière où il serait facile de trouver un emploi. C’est le chemin suivi par les Joad. Ils ne sont pas les seuls, plus de 100.000 personnes quittent l’Oklahoma dans le même but. Néanmoins, ils croisent aussi des familles faisant le chemin inverse, ayant découvert une réalité différente de la promesse.

Si la Californie tient partiellement ses promesses (« J’aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau », s’écrit ainsi Pa), nos amis découvrent une face beaucoup plus sombre. Les campagnes de recrutement lancés pour attirer la main d’oeuvre dans l’Etat ont surtout pour but de faire baisser le prix du travail. Dès que se répand la nouvelle d’un travail, ce sont plusieurs centaines de personnes qui se présentent… Dans une réelle misère, chacun est prêt à travailler pour un prix modique afin de nourrir sa famille, les Joad n’échappant pas à la règle.

Steinbeck a l’art de décrire cette Amérique pauvre avec des personnages authentiques, dont il nous fait saisir la souffrance mais aussi la dignité. On se prend d’affection pour les Joad. Le personnage de Ma, la mère, est exemplaire : c’est elle qui tient la famille à bout de bras dans ce périple, à travers les camps parfois insalubres, le manque d’argent qui ne permet pas de manger à sa faim.

Critique envers les propriétaires de la Californie,  l’auteur décrit avec force leur cupidité et les dérives d’un système :

Arrivé dans le Sud, il voyait les oranges dorées accrochées aux branches, les petites oranges dorées suspendues au feuillage vert foncé ; il voyait aussi les gardes armés de fusils surveillant les orangeraies, les gardes chargés d’empêcher un homme de cueillir une orange pour un enfant affamé, de ces oranges destinées à être jetées au premier signe d’une baisse des cours.

Pas étonnant que le livre ait été interdit dans plusieurs villes de Californie lors de sa parution…

Il faut lire Les raisins de la colère, un grand roman social !

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Réf : Les raisins de la colère, de John Steinbeck. Folio, 1972. 640 p.

 

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